Le classement d’une page sur Google ne dépend pas que de son contenu ou de ses mots-clés. Dès sa mise en ligne, elle est évaluée par des systèmes internes comme NavBoost ou Twiddlers, qui analysent le comportement des utilisateurs. Comprendre ces mécanismes permet d’anticiper les réactions de Google et d’optimiser durablement son référencement. Découvrez comment Google teste et ajuste la visibilité de vos pages dès leur publication.
Comment Google classe votre page dès les premières heures
Quand vous publiez une nouvelle page sur votre site, Google ne sait pas encore si elle est bonne ou pas. Alors, il lui donne souvent une bonne position temporaire dans les résultats, juste pour voir comment les internautes réagissent. C’est ce qu’on appelle la "honeymoon period", ou “période de lune de miel”.
Pendant cette phase, Google utilise plusieurs systèmes internes pour observer le comportement des internautes. Voici quelques-uns des plus connus :
- NavBoost : c’est comme un compteur de clics intelligent. Il regarde combien de personnes cliquent sur votre page, combien de temps elles restent dessus, et si elles reviennent rapidement sur Google après l’avoir ouverte. Si beaucoup de gens cliquent et restent longtemps, c’est bon signe.
- Twiddlers : ce sont des systèmes qui peuvent réajuster votre position en fonction de plein de critères (fraîcheur du contenu, qualité, spam, etc.). Il y en a des centaines, chacun avec sa mission.
- Glue : il décide si votre page mérite d’avoir un affichage spécial (comme une boîte avec des FAQ ou des liens vers d’autres questions).
- Universal Packer : il aide à organiser les résultats quand Google mélange les pages web classiques avec des vidéos, des images, ou des cartes.
- SuperRoot : c’est un peu le chef qui coordonne tout ça et décide comment chaque résultat est présenté.
Google vous donne une chance au début, mais il regarde ensuite comment les gens réagissent. Si votre page plaît, elle garde une bonne place (ou elle monte). Si elle déçoit, elle descend.
Donc, dès les premières heures après la publication, ce que font les visiteurs sur votre page compte énormément. C’est pourquoi vous devez soigner votre contenu, vos titres, et l’expérience utilisateur dès le départ.
Cycle de vie complet d’une page neuve
Quand vous publiez une nouvelle page sur votre site, elle ne reste pas dans l’ombre bien longtemps. Google a mis en place un processus complet pour tester, observer et classer cette page dans les résultats. Ce processus se déroule en plusieurs étapes, souvent en quelques heures ou quelques jours.

1. Découverte et indexation (de quelques minutes à 6 heures)
Googlebot, le robot d’exploration de Google, parcourt le web à intervalles réguliers et visite ainsi fréquemment votre site pour découvrir les nouvelles pages publiées.
Dès qu’il repère une nouvelle page, Googlebot procède à différentes vérifications :
- Fonctionnement technique : Googlebot s’assure que la page répond bien (statut HTTP, rapidité, Core Web Vitals, etc.).
- Analyse du texte et des mots-clés : Dès cette étape, Google applique des algorithmes comme Panda (pour évaluer la qualité et l’originalité du contenu, détecter le duplicate content ou le contenu de faible valeur) et Hummingbird (pour comprendre le sens global de la page et le contexte des mots-clés, et mieux faire correspondre l’intention de recherche).
- Données structurées : Si la page intègre des microdonnées (schema.org), elles sont repérées pour un affichage enrichi dans les résultats.
Si tout est conforme, la page est alors indexée : elle peut apparaître dans les résultats de recherche.
2. Phase de "honeymoon period" (24 à 72 heures, parfois jusqu’à 14 jours)
Juste après l’indexation, Google donne souvent à votre page une position avantageuse temporaire, même si elle est toute nouvelle. C’est ce qu’on appelle la honeymoon period (“période de lune de miel”).
Pourquoi ?
Parce que Google ne sait pas encore si votre contenu est bon ou pas, alors il teste :
- Il observe si les gens cliquent sur votre lien.
- Il mesure combien de temps ils restent.
- Il vérifie s’ils reviennent vite en arrière.
- Ces informations sont analysées par un système appelé NavBoost, qui attend les premiers clics (appelés seed clicks) pour se faire une idée.
Si les retours sont positifs, votre page peut garder sa bonne position. Sinon, elle commencera à descendre.
3. Réévaluation (de 3 à 30 jours)
Après quelques jours, Google commence à avoir assez de données pour réévaluer votre page plus sérieusement.
Plusieurs systèmes internes entrent alors en action :
- Les Twiddlers appliquent des filtres pour vérifier :
- La fraîcheur du contenu,
- La diversité des résultats affichés,
- La présence de spam ou de plagiat (via SpamBrain),
- Les éventuels problèmes juridiques (comme les plaintes DMCA pour contenu piraté).
- NavBoost, de son côté, continue d’analyser le comportement des internautes (clics, durée, appareil, localisation…).
Résultat : si la page confirme sa valeur, elle peut continuer à progresser. Sinon, elle est ajustée à une position plus juste, souvent plus bas que lors de la "honeymoon".
4. Phase quasi-stable (au-delà de 30 jours)
Passé un mois environ :
- La position de la page devient plus stable.
- Les systèmes comme NavBoost et Twiddlers continuent de surveiller, mais les changements deviennent plus lents et progressifs.
- La page ne bougera vraiment que si :
- Google lance une mise à jour de son algorithme principal (Core Update),
- De nouveaux contenus concurrents apparaissent,
- Vos performances changent (ex. : baisse du taux de clics ou du temps de lecture),
- Ou si vous mettez à jour la page.
Qu’est-ce que NavBoost et comment sait-on qu’il existe ?
NavBoost est un système interne utilisé par Google pour ajuster le classement des pages web en fonction du comportement réel des internautes. Contrairement aux idées reçues, Google ne classe pas les pages uniquement en analysant le contenu ou les mots-clés : il observe aussi ce que les utilisateurs font lorsqu’ils voient une page dans les résultats de recherche.
Un peu d’histoire
Pendant des années, Google a toujours refusé d’admettre qu’il utilisait les clics des utilisateurs pour classer les résultats. Beaucoup de professionnels du SEO soupçonnaient pourtant l’existence d’un système basé sur le comportement des internautes, mais sans preuve directe.
En 2023, lors du procès antitrust entre le Department of Justice (DOJ) des États-Unis et Google, plusieurs documents internes ont été rendus publics. Ces documents ont confirmé, pour la première fois de manière officielle, que Google utilisait bien un système appelé NavBoost, capable d’influencer les classements en fonction des données de navigation des utilisateurs.
Par ailleurs, en 2024, une fuite massive de l’API interne Content-Warehouse a permis d’obtenir encore plus de détails techniques. Elle a été analysée par plusieurs experts du domaine, et a permis de mieux comprendre comment Google utilise les clics, le temps passé sur une page, et d’autres signaux issus de la navigation réelle des utilisateurs.
Ce que fait concrètement NavBoost
NavBoost récupère plusieurs types de données en analysant ce que font vraiment les internautes lorsqu’ils cliquent sur une page depuis les résultats de recherche :
- Le nombre de clics ;
- Le temps passé sur la page ;
- Si l’internaute revient immédiatement aux résultats de recherche ;
- Le type d’appareil utilisé : mobile ou ordinateur ;
- Et même la localisation géographique de l’internaute
Ensuite, Google analyse ce comportement pour juger de la qualité de la page :
- Si l’internaute clique et reste un long moment, Google considère que la page est utile ;
- S’il clique puis revient tout de suite, la page est jugée moins pertinente ;
- Et si c’est la dernière page visitée avant la fin de la session, Google suppose que l’utilisateur a trouvé ce qu’il cherchait
Grâce à ces données, NavBoost peut identifier si une page est vraiment utile. Si le comportement est positif, la page est mise en avant dans les résultats. Dans le cas contraire, elle peut être déclassée rapidement.
Un cas concret avec nos clients
Chez Sedestral, nous avons souvent constaté ce phénomène. En analysant les statistiques de référencement des contenus publiés par nos clients, nous avons observé que certains articles tout juste mis en ligne atteignaient la première position sur Google en quelques heures. Mais cette visibilité était généralement très brève : la page redescendait rapidement dans les résultats, parfois le jour même.

Sur cette capture d’écran, on remarque que Google a initialement testé ce contenu sur plusieurs mots-clés différents, en le positionnant temporairement en première position pour certains d’entre eux, parfois seulement pendant quelques heures. Dès le deuxième jour, la page a chuté sur la majorité des requêtes, atteignant par exemple la position 91 pour l’un des mots-clés.
Finalement, après environ une semaine, Google semble avoir identifié le mot-clé le plus pertinent, stabilisant la page autour de la position 2 sur celui-ci. Ce comportement illustre clairement l’action de NavBoost pendant la honeymoon period, où Google évalue la pertinence d’un contenu à travers différents signaux de navigation.
Comment sait-on que NavBoost existe ?
- En majeure partie, grâce à des documents de l’API Content-Warehouse divulgués en 2024. Ces documents internes ont été analysés et ont confirmé l’existence de NavBoost et ses capacités de suivi sur 13 mois, ainsi que la gestion de différentes catégories de clics (bons, mauvais, longs, etc.)
- Lors du procès DOJ vs Google en 2023Pandu Nayak (vice-président Search Quality chez Google) a témoigné sous serment que NavBoost joue un rôle important dans la sélection des documents récupérés et utilise jusqu’à 13 mois d’historique de clics
- Le brevet US10229166B1, publié par Google, explique précisément comment les clics et le temps passé sur une page sont transformés en signaux (via des poids ou fractions de clics), puis utilisés pour ajuster les classements
Pourquoi c’est important pour vous ?
- NavBoost change la donne : il ne suffit pas d’avoir une belle page avec de bons mots-clés. Il faut que les visiteurs restent et s’y intéressent, dès les premières heures après publication.
- Une page qui attire des longs clics et une navigation satisfaisante pourra grimper rapidement.
- À l’inverse, une page qui semble inintéressante sera rapide à chuter dans le classement.
Qu’est-ce que les Twiddlers chez Google ?
Quand vous faites une recherche sur Google, ce ne sont pas simplement les pages les plus connues ou les plus cliquées qui apparaissent en premier. Google utilise plusieurs systèmes pour trier et améliorer les résultats. L’un de ces systèmes s’appelle les Twiddlers.
À quoi servent les Twiddlers ?
Les Twiddlers sont des programmes internes qui permettent à Google de réorganiser les résultats de recherche après un premier classement. Leur but est d’afficher les pages les plus utiles, récentes et fiables.
Comment ça fonctionne ?
D’abord, Google analyse votre recherche et sort une liste de résultats. Ensuite, les Twiddlers viennent ajuster cette liste en tenant compte de plusieurs choses :
- Est-ce que la page est récente ou trop ancienne ?
- Est-ce qu’elle est claire et bien structurée ?
- Est-ce qu’il y a d’autres pages qui disent exactement la même chose ?
- Est-ce qu’elle fonctionne bien sur téléphone comme sur ordinateur ?
- Est-ce qu’elle est pertinente pour votre région ou votre langue ?
Les Twiddlers peuvent donc :
- Remonter une page jugée très pertinente,
- Faire descendre une page de moindre qualité,
- Supprimer une page jugée comme un doublon ou sans intérêt.
Pourquoi c’est important pour vous ?
Si vous avez un blog, un site ou que vous publiez du contenu, les Twiddlers peuvent influencer votre visibilité sur Google, même si vous avez bien travaillé votre texte.
Par exemple, si :
- Vous avez copié un contenu déjà existant ;
- Votre page est très ancienne et jamais mise à jour ;
- Elle est difficile à lire sur un téléphone ;
- Elle ne répond pas vraiment à ce que cherchent les internautes…
…alors les Twiddlers peuvent la faire chuter dans les résultats, même si elle était bien placée au départ.
Comment sait-on que les Twiddlers existent ?
Voici les preuves :
- En 2023, pendant le procès du DOJ contre Google, des documents internes ont confirmé leur existence. 👉 Voir le dossier du DOJ
- En 2024, une fuite de l’API interne de Google a montré que Google utilise des centaines de Twiddlers différents pour améliorer les résultats. 👉 Analyse par Marie Haynes : https://www.mariehaynes.com/navboost/
- Plusieurs experts SEO comme iPullRank ou Grumpy SEO ont analysé ces fichiers pour expliquer leur fonctionnement.
Pourquoi Google met-il certaines pages en "blocs spéciaux" ?
Quand vous cherchez quelque chose sur Google, vous voyez parfois :
- Des étoiles pour les avis,
- Des FAQ directement sous le lien,
- Des carrousels de vidéos, recettes ou produits,
- Des cartes ou des fiches pratiques.
Ces formats non traditionnels ne sont pas aléatoires. Google utilise deux systèmes internes : Glue et Universal Packer.

Glue : pourquoi vous pouvez être mis en avant
Glue analyse le contenu de votre page pour déterminer si elle mérite un format enrichi.
Comment ça marche ?
- Vous ajoutez des microdonnées (données structurées) de type
FAQ
,Recipe
,Product
,Review
, etc. avec schema.org dans votre code HTML. - Google lit ces données et sait exactement ce que chaque élément représente (question, réponse, prix, note...).
- Si les informations sont claires, structurées, et utiles, Glue peut décider d’afficher votre contenu en FAQ, produit, recette enrichie, etc.
Exemple concret :
Vous publiez une FAQ sur “Comment fonctionne Google Search” et ajoutez les microdonnées correspondantes. Google peut alors afficher cette FAQ directement dans les résultats, sous votre lien.
Pourquoi Glue choisit votre page plutôt qu’une autre ?
- Vous respectez les standards de Google (microdonnées correctes)
- Votre contenu est lisible, précis et sert directement l’utilisateur.
- Votre site est fiable et bien structuré (pas de spam, pas de contenu trompeur).
Universal Packer : comment Google organise tous les formats
Universal Packer décide où et dans quel ordre afficher les différents types de contenus (pages web, images, vidéos, cartes, actualités).
Comment ça marche ?
- Il regarde tous les éléments pertinents pour votre requête : textes, vidéos YouTube, images, prochains événements, etc.
- Il choisit ce qui est le plus utile en fonction de votre recherche, de votre appareil (mobile ou ordinateur) et de votre localisation.
- Il assemble le tout de manière logique : exemple, pour chercher “recette pizza” :
- Carrousel de recettes,
- Vidéos tuto,
- Articles explicatifs.
Pourquoi Google privilégie un format ?
- Il analyse ce que les utilisateurs cliquent le plus dans les cas similaires.
- Il utilise des données de comportement (NavBoost) couplées à ces formats.
- Il prend en compte la qualité, la fraîcheur et la diversité des sources .
Conclusion : Ce que Google attend vraiment de vous
Quand vous publiez une nouvelle page, Google ne peut pas savoir tout de suite si elle mérite d’être bien classée. Il vous donne une chance au début, grâce à une période de test appelée honeymoon period. Mais ensuite, il observe attentivement comment les internautes réagissent.
Grâce à des systèmes internes comme NavBoost, Twiddlers, Glue et Universal Packer, Google mesure :
- Si les gens cliquent sur votre page,
- Combien de temps ils restent,
- Si votre contenu est utile, original et bien structuré,
- Et s’il peut être affiché de manière enrichie (FAQ, vidéo, avis, recette, etc.).
Ce que vous devez retenir, c’est que le classement dans Google ne dépend pas seulement de ce que vous écrivez, mais aussi de la façon dont vous le présentez, et de la réaction des internautes.
Si votre page est :
- claire,
- rapide à charger,
- bien structurée,
- adaptée à mobile,
- avec des données structurées (microdonnées),
- et qu’elle répond vraiment aux attentes des visiteurs…
Alors vous avez beaucoup plus de chances d’être mis en avant dans les résultats de Google.
Astuce de rédaction SEO :Pour capter l’attention de vos visiteurs dès les premières secondes, commencez toujours votre contenu par une phrase claire et informative. Présentez immédiatement le sujet traité et donnez une information concrète et utile. Évitez de faire durer le suspense ou de garder l’essentiel pour la fin : si l’utilisateur ne trouve pas rapidement ce qu’il cherche, il risque de quitter votre page, envoyant un mauvais signal à Google.
À l’inverse, si vous publiez un contenu brouillon, copié, mal présenté, ou trop général, Google finira par vous faire redescendre, même si au départ vous étiez bien positionné.
- En résumé : vous devez penser comme Google. Mettez-vous à la place de l’utilisateur, proposez un contenu utile, bien présenté, et facile à comprendre. C’est ça, aujourd’hui, le vrai SEO.